Début de l'année (Libre)

Voila, une nouvelle année était en train de commencer.
Et il était déjà là, à regarder les nouveaux élèves qui passaient leur première journée dans les lieux et les anciens qui revenaient, contents de l'été qu'ils avaient passé.
Comment leur faire comprendre que le sien avait été... comment dire?
Minable? Voila c'est ce mot qu'il cherchait. Minable...
Tout comme il l'était en cet instant précis alors qu'il se suprenait déjà à lorgner sur un groupe de filles qui passait près de lui.
Les écouteurs de son MP3 vissé sur les oreilles il essayait de trouver de quoi cette nouvelle année serait faite.
Le café lui brûlait la gorge à chaque gorgée et il se surprit à se dire qu'il ne voulait plus sourire. Quelle étrange pensée totalement dérisoire alors que l'année commencait à peine...

Dieu qu'il pouvait se détester...

Ah il repéra des amis dans le fond de la salle mais ne voulut en aucun cas les rejoindre.

Oui, du bon temps, voila ce qu'il prendrait cette année.
N'oubliant pas son côté "poétique" il sortit un couteau de sa poche et discrétement grava sur la table " Apocalypse, heure - 1", en effet, dans une heure, son premier cours de l'année commencait et là,...

Là, l'année scolaire aurait alors bien commencé...

Et c'est reparti pour un tour ... Un dernier tour ici, à dire vrai. Mais un dernier tour quand même. Et il allait falloir assurer, impossible d'imaginer repasser une année de plus dans l'établissement.

Ed' marchait tranquillement dans les allées de la caféteria, à scruter les horizons, avec un air hautain et quelques sourires narquois ou regards inquiétants à l'attention des petits nouveaux.
L'envie d'une cigarette le prenait déjà ... mais pour une rentrée, non, il ne valait mieux pas, il saurait se contenir, du moins il l'espérait. Il prit par contre un café et un baggle, un énorme baggle.

Malgré un inévitable manque de sommeil, difficile de distinguer des cernes ou un évident manque de fatigue, il apraissait en pleine forme, prêt à attaquer cette année comme prévu. Et pour commencer, quoi de mieux qu'un bon cours de maths. Cette idée ne l'attendrissait ni le répugnait... Ce serait un cours de maths, voila tout, ni plus ni moins.
Ed' reconnaissait quelques visages, mais personne d'assez interessant à son goût, et, de plus, très peu d'élèves de la filière scientifque. Tant mieux, ça en fera moins à supporter toute la journée.

Ed' prit un cachet dans la poche avant de son sac à dos, très peu rempli, et l'avala avec la dernière gorgée de café. Puis il se leva et recommença à déambuler

*Je ne vais pas non plus fäillir à ma réputation ...*

Et dans cette optique, il s'avança vers un garçon, qu'il savait être en filière littéraire... ses cibles préférées.
Le garçon avait la mine un peu déconfite, et semblait être en train de graver quelque chose sur sa table.

"Et alors, on se rebelle? Tu sais que c'est pas offert à tout le monde ... Et un p'tit Littéraire comme toi ... Shakespeare devrait s'en retourner dans sa tombe !"

Un air dédaigneux emplissait ces paroles.

"Qu'est-ce que t'écris mon chou ?"

La voix dédaigneuse qui lui fit froncer les sourcils lui était vraiment très antipathique et ce, dès le début de sa réplique.
Un petit littéraire?
Qui l'agressait ainsi?
Premier jour de cours, première bagarre?
Son poing s'était déjà serré sur le couteau.
Il se retourna et fit face à son "agresseur". Un grand brun, qui ne semblait pas se prendre pour n'importe qui. Mine agressive et méchante mais peut-être était-ce juste un barratineur? Il ne le connaissait pas, et à vrai dire n'en avait pas grand chose à faire...
Un rictus déforma son sourire et il se leva. Le dépassant de quelques centimètres il décida de le laisser en plan tout simplement, la plus sûre façon de répondre à une agression. Un simple regard méprisant suffirait.
Il s'exécuta et commença a rassembler ses affaires qui se composait en tout et pour tout d'un sac tagué et d'une veste noire.

- Pardon, mon chou, je voudrai passer.

Il lui sembla l'espace d'un instant que si les yeux pouvaient foudroyer, il serait le premier exécuté. Il rejeta ses cheveux en arrière et le gratifia d'un grand sourire, sourire, soit dit en passant qui réussissait à charmer nombre de filles. Il passa devant l'autre qui semblait bouillir de rage, et ses pensées revinrent à son cours d'anglais qui s'approchait à grands pas, quand soudain, il fut retenu par le bras.

-Là, je vais m'énerver, pensa-t-il.

"Eh, tu vas où là?"

Le jeune garçon s'était levé et avait commencé à marcher, osant jusqu'à prendre Edwin pour son chou. Les choses ne se passerait pas comme ça. Une chose insuportée par Ed' était bien qu'on se mesurät à lui, en se prenant pour son égal.
Il avait saisi le poignet de sa cible et ne comptait pas le laisser partir facilement. Il attendrait de sa part un signe de soumission, où le porterait jusqu'à ébullition, comme si souvent.
Pour le premier jour, la première matinée ... pas de cigarettes à l'intérieur, d'accord ... mais une petite bagarre, pourquoi pas ?

*Ca ne devrait pas être bien compliqué ! On en arrivera vite à bout...*

Il observa son pseudo-rival. A peu près sa taille, l'air un peu plus costaud, et les yeux verts, comme lui. Cheveux un peu trop longs, ce qui lui donna des idées enfantines de vengeance, s'il en aurait besoin un jour.
L'allée où se tenait les deux garçons était semi-déserte. Seuls quelques première année passait par là, feignant de ne rien voir, se dépêchant de traverser.
Ed' sentait sa bile s'échauffer à petit feu, grouillant là, dès le premier jour, la première matinée, et chaque seconde de silence insufflait un désir plus présent de violence.

En même temps qu'il maintenait le poignet et que l'élève de filière littéraire se retournait, il jetait un coup d'oeil sur la table, et vit les gravures faites par ce dernier.

"Apocalypse ..."

Ed' eut encore un de ces petit rictus qui lui étaient si familiers.

"Tu ne sais vraiment pas de quoi tu parles, mais je peux te montrer si tu veux !"

Un air de défi emplissait ces yeux, son regard inévitable, mais qu'on préférait ne pas croiser. Pour les plus faibles tout du moins.

La prise sur son bras était ferme et il comprit que son adversaire commençait à s'échauffer, n'appréciant pas son "humour". Un rictus déforma ses lèvres lorsqu'il se tourna.

- Apocalypse ... Tu ne sais vraiment pas de quoi tu parles, mais je peux te montrer si tu veux !

Il ne lui faisait pas peur, mais Gary se dit que peut-être, être au coeur d'une bagarre dès le premier jour pouvait lui porter préjudice durant son année. Il jeta un coup d'oeil dédaigneux au poing serré sur le sien. Il était de plus en plus serré. Décidé à ne pas perdre la face, il ne dit rien. Il vit son adversaire jeter de discrets regards vers les personnes qui se mouvaient autour d'eux, cherchant à s'éloigner. La salle se vidait, aucun surveillant n'était là. Si l'autre s'énervait, Gary était vraiment dans la...

- On dirait qu'il cherche à avoir le plus de spectateurs pour son show, rit-il intérieurement.

Gary n'avait pas peur, il en avait déjà affronté des plus effrayants que celui-ci. Leurs regards se croisèrent un court instant et malgré tout, il cru discerner quelque chose sous la haine et le défi. Il resserra encore un peu plus l'étreinte de son poing.

- Dis moi mon grand, tu crois que Papa et maman seraient contents si tu déclenchais une bagarre dès ton premier jour?

Malgré les bruits inévitablement causés par les élèves et leurs plateaux, leurs tasses, le café qui coule, et autres bruits communs à une caféteria, Edwin se sentait comme dans un halo, mis à part, avec celui qu'il prenait malin plaisir à martyriser.
Il sentait le sang qui coulait dans les veines de l'autre, ce qui l'encourageait d'autant plus à resserrer son étreinte.
Il aimait ce contact, cet aspect de simple puissance.
Le seul bruit qu'il entendait était l'écho produit par le sang dans les artères, à ce point qu'il fut comme réveillé quand on lui répondit.

*Qu'est-ce qu'il va trouver maintenant ...*

"Dis moi mon grand, tu crois que Papa et maman seraient contents si tu déclenchais une bagarre dès ton premier jour?"

*Tu vas trop loin là ...*

Ed' n'aimait pas, mais alors vraiment pas qu'on évoque sa famille, et ce fut comme qui dirait la goutte qui fit déborder le vase.
La pression exercée par sa main atteignait son comble, la colère se ressentant très fermement dans le regard d'Edwin, avant de relacher d'un coup sec le poignet de sa cible, comme il s'aimait à le surnommer.

Il se calma pour ne pas paraître trop offensé par la remarque.
Ce n'était pas qu'il craignait ces parents, bien au contraire, mais ce sujet le fachait.

"Ne parle pas de ce que tu ne connais pas ! Et si tu veux savoir ce que je pense de mes parents ..."

Il leva son poing, menacant, puis le rabatit vers sa poche et sortit son paquet de cigarettes. Il en avait besoin, tampis pour sa résolution du jour. Il alluma la cigarette, en inspira une longue bouffée, laissant quelque peu en plan son adversaire d'un jour.

"Je m'en fiche complétement !"

Il souffla ainsi la fumée droit sur sa cible, attendant une réaction, plus calme que d'habitude, un grand sourire aux lèvres.

Ah, on dirait qu'il avait touché une petite corde. Il exerca une dernière pression, puis rendit à Gary son poignet. Un élcair de colère passa dans ses yeux puis il reprit contenance. Gary s'amusait de cette situation, où personne ne leur venait en aide alors que tous savaient que ça allait mal tourner.

"Ne parle pas de ce que tu ne connais pas ! Et si tu veux savoir ce que je pense de mes parents ..."

Il fit un geste dont Gary ne comprit pas la motivation, levant le poing et l'abaissant de nouveau. Une série de mouvements voulant sans doute cacher un énervement, une tension inattendue. il sortit un paquet de cigarettes et perdit ainsi le peu de crédibilité qu'il avait pu laisser voir à Gary. Il le vit se calmer, même s'il devait bouillir de rage intérieurement. C'était sur, Gary se réjouissait réellement de cette situation.

"Je m'en fiche complétement !"

Très bien, cherchait-il à s'en assurer? Gary voulait voir s'effacer cet air satisfait de ce visage si troublant. Comment faire? Un rictus aux lèvres, le garçon devant lui, lui envoya une bouffée de fumée à la tête, attendant, guettant le moindre signe de colère ou autre.
Gary fit un pas en avant, posa ses mains sur les tempes de son adversaire et, conscient de la surprise de ce dernier lui déposa un baiser bruyant sur les lèvres.
La plupart des élèves présents dans la cafétéria se retournèrent et les regardèrent, retenant leurs sourires à grand peine. Il prit ses affaires et commença à partir

- Tu voulais faire ton spectacle, tu es servi, pensa-t-il...

Ed' était là, assis, attendant toujours un quelconque signe de colère. De nouveau, tout semblait calme alentour, il était dans sa bulle, insouciant. Une bombe aurait-elle pu exploser au milieu de la cafétéria qu'il ne s'en fut rendu compte qu'en en ressentant les effets ... néfastes.

Enfin un geste de son adversaire. Il sentit une pression sur sa tête, sur ces tempes plus exactement. Il crut d'abord à un coup de boule, se préparant rapidement et mentalement à une légère douleur. Mais non ...
Rien de tout ça. Tout se passa en un instant. D'abord cette pression des mains sur sa tête, puis une autre tête qui s'approche, trop lentement pour un coup de tête, puis les lèvres qui se touchent, et de nouveau rien. Etrange sensation que celle-ci.

*Hein ... quoi ?*

Les idées se bousculaient dans le cerveau d'Edwin. Il ne savait plus quoi penser, alors que son ancienne cible s'éloignait. Mais tout n'allait pas se finir comme ça. Les deux secondes qui suivirent pourraient êtres représentées comme dans un de ces épisodes de Jimmy Neutron. Les neurones s'excitent, les messages éléctriques fusent, et finalement, une ampoule s'allume, le cerveau entre en éruption! A l'exception qu'Ed' ne savait pas réellement ce qu'il faisait.

*Attend toi ...*

Il se leva d'un bond, plein d'adrénaline, jeta sa cigarette encore allumée au sol et se rapprocha très rapidement de l'autre garçon, il l'interpella.

"Hey toi !"

Tout en s'approchant, il fulminait presque.

"Vous les Littérature, tous les mêmes, courageux mais pas téméraires !"

Il l'attrapa une nouvelle fois au poignet, le tira vers lui et l'embrassa langoureusement. Tout le monde le regardait ... tant pis ... ou tant mieux d'ailleurs, ça lui donnerai de nouvelles occasions de frapper. Une fois ce baiser terminé, il le poussa sauvagement à l'en faire presque tombé et lui assena un coup de poing dans le ventre pour le faire plier.

"Fallait pas me prendre pour n'importe qui !"

Tiens, tiens, tiens. Réaction intéressante. Il avait pu faire quelques pas avant que son adversaire ne décide de s'approcher de lui, fulminant, comme une promesse, des aveux pour de terribles tortures prochaines.

- Vous les Littérature, tous les mêmes, courageux mais pas téméraires !

Ah, était-il vexé finalement?
La cigarette jetée à terre par son ancien propriétaire roula sous la chaussure d'une jeune élève qui les regardait d'un oeil curieux.
Il lui adressa un clin d'oeil et lorsqu'elle détourna ses yeux, reporta son attention vers son adversaire qui le prit pas le poignet et... L'embrassa?
Il se sentit rougir... ROUGIR?
Mon Dieu que se passait-il?
Ce n'était pas le fait qu'une jeune et beau garçon l'embrasse qui le dérangeait mais plutôt le fait que ça ne le dérangeait justement pas.
Cependant, le coup de poing qu'il reçut dans le ventre raviva en un instant une flamme de colère.
Il détestait la méchanceté gratuite, détestait le rouge qui s'était installé sur ses joues et détestait encore plus ce regard qui semblait le prendre de haut.
La dernière phrase lui fit l'effet d'une douche froide.

- Pour n'importe qui? Mais alors dis moi qui tu es? La racaille de ces dames? Le bastonneur de leurs coeurs?
Quel joli nom t'attribue les autres? Tu es vraiment comme cela ou c'est ce que tu veux montrer? Parce que être détestable et détesté de tous ne te rend pas plus fort. Ca ne te donne pas un rang particulier. Juste celui qui inspire la pitié au final...

Ces mots sortirent de sa bouche ... et il s'en voulut immédiatement... Pour qui se prenait-il à parler comme cela à quelqu'un qu'il ne connaissait pas?

-Heu... je...

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